Intérêt du jeûne pour le cerveau
Le jeûne n’est pas ce qui vient spontanément à l’esprit pour protéger le cerveau, c’est vrai.
Et pourtant…
Le corps humain a l’étonnante capacité, lorsque la nourriture lui manque, de convertir les lipides (graisses) en énergie.
Ces lipides sont « dégradés » en corps cétoniques, notamment en « bêta-hydroxybutyrate », une substance utilisée par le cerveau lors d’une carence en glucose.
Il faut savoir que les corps cétoniques sont la seule substance énergétique, avec le glucose, qui peut être utilisé par notre cerveau, notre coeur et nos muscles, pour fonctionner.
Point intéressant, découvert par les chercheurs de la Harvard Medical School : « des études ont montré que le bêta hydroxybutyrate n’est pas une source d’énergie comme les autres, mais une supersource d’énergie, qui protège les neurones lorsqu’ils sont exposés, dans des cultures tissulaires, à des toxines associées aux maladies d’Alzheimer ou de Parkinson » 1 !!
Les scientifiques ont découvert que le bêta-hydroxybutyrate stimule l’effet des antioxidants, augmente le nombre de mitochondries (qui fournissent l’énergie nécessaire aux cellules) et favorise la prolifération des neurones.
Pour stimuler la production de ces corps cétoniques, le docteur Michael Nehls suggère 2 « astuces » :
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La première, c’est de « bien dormir », car une pause alimentaire de douze heures suffit pour favoriser la production de ces corps cétoniques.
Il faut donc essayer de ne rien manger dans les trois heures qui précèdent le coucher, et dormir ensuite huit ou neuf heures. Ceux qui ont du mal à ne plus rien manger le soir peuvent grignoter des amandes, pauvres en glucides complexes.
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Deuxième astuce : consommer des acides gras à chaîne moyenne, qui sont solubles dans l’eau et parviennent donc directement dans le foie où ils sont métabolisés très efficacement en corps cétoniques.
Il en existe deux sources concentrées dans la nature : l’huile de coco, et l’huile de palmiste (à ne pas confondre avec l’huile de palme, la première est fabriquée à partir des graines décortiquées du palmier à huile, la seconde à partir de la pulpe des fruits).
Ces deux huiles ont une forte proportion d’acides gras à chaîne moyenne (jusqu’à 60 %).
Au sujet de l’huile de coco, vous avez peut-être entendu parler des travaux du dr Mary Newport, qui a mis en place pour son mari, atteint de la maladie d’Alzheimer, un traitement avec une cuillère à soupe d’huile vierge de coco, quatre fois par jour (soit en tout 55 à 80 g d’huile de coco), ce qui a permis d’augmenter la production de corps cétoniques, avec à la clé le fait que la maladie cesse d’empirer alors qu’elle était déjà assez avancée.
Comme elle le résume, « chez bon nombre de personnes, la différence après avoir commencé cette intervention diététique est immédiatement apparente, et peut même se révéler spectaculaire, comme dans le cas de mon mari2 . »
Cet acide au nom imprononçable est « un must » pour le cerveau
L’acide docosahexaénoïque (DHA) est le principal acide gras présent dans les membranes des neurones - le cerveau contenant 60% de lipides, et dans la rétine.
Il joue ainsi un rôle fondamental dans le développement du cerveau (pendant la grossesse et la petite enfance) et de la vision. Le DHA jouerait également un rôle important dans la protection du cœur car il est très présent dans les mitochondries cardiaques.
La carence en DHA, écrit le site spécialisé lanutrition.fr pourrait également provoquer certaines maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer3 .
Deux à trois rations de poissons gras par semaine apportent environ 650 mg de DHA.
Dans un dossier consacré aux troubles cognitifs, le dr. Eric Ménat suggère quant à lui de consommer tous les jours, sans la cuire, une huile riche en oméga-3 (colza, lin, cameline, chanvre, etc.) pour l’assaisonnement.
La question du risque lié à la toxicité de certains poissons (PCB, mercure, hydrocarbures...) doit conduire à éviter les gros poissons (thon, notamment), et à privilégier les petits « poissons bleus » : sardines et maquereaux en boîte à l’huile d’olive en priorité (notre besoin en DHA est couvert si on mange, en moyenne, une sardine par jour).
On peut aussi manger de temps en temps des anchois et des harengs (attention aux excès de sel) ;
Et on boit quoi ?
Tiens, et pour conclure, on pourrait même accompagner ce petit poisson d’un verre de rouge ?
Pour le Dr David Sinclair, de l’Université de Harvard, le resvératrol (ce polyphénol que l’on retrouve notamment dans le raisin) active des enzymes appelés « sirtuines », qui pourraient allonger l’espérance de vie4 .
Le resvératrol pourrait ralentir le processus du vieillissement, stimuler l’afflux sanguin jusqu’au cerveau protège, et limiter la prolifération des adipocytes (cellules qui ont pour fonction de stocker les graisses).
En 2010, des chercheurs de l’université de Northumbria, en Angleterre, ont publié une étude montrant les effets bénéfiques du resvératrol sur les fonctions cérébrales.
Après avoir prescrit à 24 étudiants une supplémentation en resvératrol, ils ont noté une nette augmentation de l’afflux de sang dans le cerveau tandis que les jeunes gens fournissaient un travail intellectuel.
Plus la réflexion demandée était difficile, plus les effets du resvératrol étaient significatifs.
La dose utilisée était de 4,9 mg par jour.
Certes, il s’agit d’une supplémentation mais que cela ne nous interdise pas de boire un petit verre de vin…
Sources :
1. In Dr David Perlmutter, Ces Glucides qui menacent notre cerveau.
2 Mary Newport. Maladie d’Alzheimer, et s’il existait un traitement ? éd. Josette Lyon, 2014
3 Morris MC, Evans DA, Bienias JL, Tangney CC,Bennett DA, Wilson RS, Aggarwal N, Schneider J.Consumption of fish and n-3 fatty acids and risk of incident Alzheimer disease. Arch neurol 2003;60:940-6
4 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20357044