top of page

Diabète : la plante qui inquiète l’industrie pharmaceutique

 

Le diabète de type 2 est une des maladies les plus aisément contrôlables par l’alimentation et le mode de vie.

Paradoxalement c’est une maladie souvent vécue comme une fatalité et pour laquelle les prescriptions de médicaments sont massives. Nous allons voir comment se développe le diabète et comment agir dessus de manière simple et efficace.

Le médicament le plus utilisé contre le diabète de type 2 est la metformine. Son mécanisme d’action est intéressant car il permet aussi de comprendre comment survient la maladie. 

La metformine agit : 

● En diminuant la production de glucose au niveau du foie, et en augmentant les capacités de stockage de sucres des tissus périphériques (muscles, vaisseaux, etc.). 

En effet, le diabète est une maladie liée au sucre sanguin, qui se manifeste quand le sucre reste trop élevé trop longtemps dans le sang. 

C’est une maladie à prendre au sérieux car elle expose à de graves complications, même en étant traitée par des médicaments :

● Plus de risque de cataracte ;

● Plus de risque d’insuffisance rénale ;

● Plus de problèmes cardiovasculaires ;

● Problèmes d’érection et de fertilité ; 

● Risque augmenté de mourir d’un cancer (cellules cancéreuses qui se propagent plus rapidement) ; 

● Plus de risques de démence et d’Alzheimer.

 

Le diabète de type 2 a aussi été soigné sans médicaments dans des études scientifiques. 

La dernière en date est celle menée à Newcastle (Angleterre). Elle a porté sur 30 diabétiques de type 2 qui ont été assignés à suivre pendant 8 semaines un jeûne léger avec des menus composés : 

 

● De substituts de repas hyperprotéinés, 

● d’un tout petit peu de légumes verts,

● et de beaucoup d’eau… 

 …pour un total de seulement 600 à 700 kilocalories par jour (au lieu des 2200 à 2500 normalement recommandées pour un homme). 

Résultat au bout de 8 semaines :

-14 kilos sur la balance et une normalisation du taux de sucre dans le sang chez tous les participants. 

Après cette expérience, les volontaires ont repris une alimentation normale. 

6 mois après, 13 personnes n’ont plus un taux de sucre anormalement élevé dans le sang et n’ont plus besoin de médicaments : ils ont guéri du diabète.

Quant aux 17 autres, même si leur taux de sucre sanguin n’est plus aussi élevé qu’avant, ils nécessitent toujours un traitement.

 

Nous allons voir pourquoi cela n’a pas fonctionné de la même manière chez tout le monde plus loin.

Les chercheurs concluent leurs travaux ainsi : « Le diabète de type 2 peut maintenant être considéré comme un syndrome métabolique potentiellement réversible par une perte de poids importante. Tous les malades ne seront pas capables de faire les changements nécessaires mais pour ceux qui le feront, la santé peut être retrouvée et maintenue en moins d’un an. Ces constatations ont de profondes implications pour la santé des malades et pour l’économie du système de santé. » 

Voici un schéma simplifié qui explique le développement du diabète et pourquoi cette stratégie des chercheurs de Newcastle est efficace :

1. Un individu adopte une alimentation de mauvaise qualité, trop riche en calories par rapport à ses besoins (niveau d’activité physique) et notamment trop riche en glucides (sucres et aliments source de glucides tels que céréales, pomme de terre, pain, etc.) ;

2. Comme le niveau d’activité physique est trop faible par rapport à la quantité d’énergie apportée par l’alimentation, lorsque ces calories et glucides passent dans le sang, ils provoquent une élévation importante du sucre sanguin sans que ce dernier ne soit utilisé par les muscles ;

3. L’organisme produit alors plus d’insuline pour évacuer l’excédent de sucre du sang ; 

4. Le sucre est transformé en graisses pour pouvoir être stocké car il n’est pas utilisé ; 

5. Au fil du temps, ce stockage de sucre se traduit par une prise de poids ;

6. Se faisant, cette hausse de la production d’insuline fatigue le pancréas qui travaille plus qu’il ne devrait ;  

7. La graisse s’accumule autour du pancréas et du ventre ce qui provoque de l’inflammation et entrave encore son fonctionnement ; 

8. Le pancréas a de plus en plus de mal à produire suffisamment d’insuline pour évacuer le sucre ;

9. Les cellules reçoivent un afflux de sucre constant à stocker ce qui les rend moins réceptives à ce stockage ; 

10. En réponse, le pancréas doit produire encore plus d’insuline pour forcer le stockage du sucre ;

11. Or le pancréas est épuisé ; 

12. Le sucre reste donc anormalement élevé dans le sang ; 

13. C’est le diabète de type 2.

Ce rôle des tissus gras autour des organes comme le pancréas et le foie est confirmé par les résultats obtenus par les chercheurs de Newcastle qui ont retracé la cascade d’événements physiologiques qui a lieu après un jeûne de ce type :  Quand l’organisme ne reçoit pas suffisamment de calories, il doit se servir dans ses propres réserves pour fonctionner et il utilise en priorité les graisses infiltrées dans le foie et le pancréas.  Après quelques jours de diète, ils ont constaté que le foie avait perdu en moyenne 30 % de sa masse grasse, ce qui rend les cellules de nouveau sensibles à l’action de l’insuline et ramène le taux de glucose sanguin à la normale. 

Au bout de quelques semaines, c’est au tour du pancréas de perdre un peu de graisse. Et là, pour les diabétiques, un seul petit gramme de graisse en moins fait toute la différence. Le pancréas se réveille et peut de nouveau assurer une production adéquate d’insuline.  Perdre la graisse viscérale (au niveau du ventre) est donc la clé pour sortir de la maladie et cela passe par une perte de poids global car il n’est pas possible de perdre uniquement à un seul endroit du corps.

Si le jeûne utilisé par les chercheurs de Newcastle n’a pas fonctionné aussi bien pour tout le monde c’est tout simplement parce que certaines ont plus ou moins de poids à perdre. Plus il y a de poids à perdre et plus le diabète est installé depuis longtemps plus les résultats seront longs à venir. Cependant, toutes les personnes en surpoids ne sont pas diabétiques, tandis que certaines personnes qui ne présentent qu’un très léger surpoids le sont. La différence tient principalement à la quantité de graisse stockée autour du pancréas et à d’autres paramètres (mode de vie, tabagisme ou autre facteurs aggravants).

Supprimer le sucre et guérir le diabète ?

Bien que le problème du diabète soit le sucre sanguin, cela ne veut pas dire que le problème au niveau alimentaire se résume au sucre.

 

En effet, la plupart des aliments (à l’exception des graisses), peuvent se transformer en sucres une fois ingérés.

 

Bien entendu, le sucre pur est le pire puisqu’il n’a pas besoin d’être transformé. Plus que le sucre comme seul ennemi, le problème au niveau alimentaire se résume en deux points :

● Un excès d’apports caloriques totaux (par rapport aux besoins quotidiens en fonction de son activité physique) ; 

●Une mauvaise qualité de l’alimentation (à calories égales, certains aliments sont plus facilement stockés sous forme de graisses autour des organes ; ce sont ceux à index glycémique élevé).

Le jeûne est donc un moyen efficace et rapide de débarrasser son corps des graisses en excès qui entravent le fonctionnement du pancréas. Mais plus le diabète est installé depuis longtemps plus les graisses mettent longtemps à partir. Si le diabète est là depuis longtemps, un deuxième jeûne est recommandé, six mois plus tard.

 

A noter qu’on peut obtenir les mêmes bénéfices uniquement via un changement de mode de vie (alimentation, activité physique et baisse de l’exposition aux polluants), les résultats seront simplement beaucoup plus longs à apparaître. Il faudra compter des mois si le diabète est récent et des années si le diabète est ancien mais les changements seront rapidement visibles et progressifs.

Les conseils du mode de vie contre le diabète

Le jeûne est le moyen le « plus facile » de vaincre le diabète. Mais il est recommandé d’y ajouter des mesures hygiéno-diététiques par la suite pour éviter de perdre trop rapidement les bénéfices obtenus. Ces conseils s’appliquent aussi à ceux qui ne veulent pas faire de jeûne et choisissent la version plus « douce et progressive » du traitement.

Règle numéro 1 selon les chercheurs : faites plus d’activité physique. 

2h30 d’exercices d’intensité modérée par semaine sont recommandés, le plus efficace semblant être une combinaison d’exercices en résistance et en endurance : musculation, marche, cyclisme, natation, aquagym, etc.  En pratique, si vous êtes en surpoids avec des habitudes sédentaires, commencez par marcher un peu tous les jours, pour parvenir à 30 minutes de marche quotidienne. Choisissez également une activité qui vous plaise et que vous pratiquerez par tranche de 30 minutes 3 fois dans la semaine.

Règle numéro 2 : Mangez moins, évitez de grignoter, évitez de manger si vous n’avez pas réellement faim.

Règle numéro 3 : Limitez les apports sucres ou féculents au strict nécessaire et choisissez des aliments à index glycémique bas au lieu des index glycémiques hauts qui élèvent rapidement le sucre dans le sang, favorisent le stockage de la graisse abdominale et augmentent la résistance à l’insuline. Préférez les patates douces plutôt que des pommes de terre, du riz basmati plutôt que du riz blanc, des légumineuses, des légumes, des fruits entiers plutôt que des jus.

Règle numéro 4 : Cuisinez vous-même vos repas et achetez le moins possible d’aliments industriels, ce qui inclut les plats préparés mais aussi les choses les plus banales telles que des sauces tomates, biscuits, etc.

Règle numéro 5 : Choisissez mieux vos sources de graisses : les graisses cuites des produits industriels et des viennoiseries augmentent la résistance à l’insuline et aggravent le diabète.  De même, un manque d’oméga-3 et un excès d’oméga-6 sont néfastes.

● Consommez uniquement des huiles d’olive, de colza, de lin ou de cameline ; 

● Mangez très régulièrement des poissons gras : sardines, maquereaux, anchois, harengs (y compris en conserves) ; 

● Ajoutez quelques oléagineux comme les noix, noisettes ou amandes à votre goûter.

Il existe également en cuisine deux aliments à utiliser chaque jour quand on a du diabète : la cannelle et le vinaigre de cidre.

1. La cannelle de Ceylan : La prise régulière de cannelle à la dose de 2 à 6 gr pendant 1 à 3 mois pourrait aider à stabiliser significativement la glycémie des diabétiques : saupoudrez ½ cuillerée à café de poudre de cannelle pour parfumer votre nourriture tous les jours. Attention, il faut impérativement utiliser de la cannelle de Ceylan.

 

2. Le vinaigre de cidre :  Grâce à son acide acétique : l’ajout d’un peu de vinaigre au cours d’un repas comprenant des glucides permettrait : 

● de diminuer la glycémie dans les heures qui suivent, 

● d’améliorer la réponse à l’insuline 

● et d’augmenter la satiété. 

Il suffit de préparer une vinaigrette avec 2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre pour accompagner une entrée de crudités, à chaque repas. On peut obtenir les mêmes bénéfices avec un autre vinaigre mais dans ce cas les doses sont bien plus élevées car la teneur en acide acétique est plus faible.

                                                    

Médicaments et compléments alimentaires

Si vous entamez des changements de mode de vie ou si vous faites un jeûne et que vous prenez un ou des médicaments, pensez bien à revoir votre médecin rapidement pour ajuster votre traitement car en adoptant ces changements d’hygiène de vie, votre besoin en médicaments risque de baisser. Si vous n’ajustez pas vos doses et le traitement il y a un risque important d’hypoglycémie (sucre dans le sang trop bas) ce qui se traduit par une importante fatigue, des problèmes de concentration, des tendances à tomber dans les pommes, etc.

Des chercheurs semblent également montrer que la prise de metformine pourrait diminuer fortement le niveau de testostérone chez les hommes. 

D’autres éléments de recherche semblent confirmer l’influence de ce médicament sur les hormones, en particulier dans les cas de syndrome des ovaires polykystiques. Les femmes souffrant de cette maladie et traitées par metformine seraient davantage exposées au risque de développer de nouveaux troubles hormonaux, en plus de ceux provoqués par la maladie elle-même ! Il est donc vivement conseillé de surveiller régulièrement les taux de testostérone et de TSH (thyroïde) en cas de prise de ce médicament.

1. La berbérine

La metformine a une alternative en complément alimentaire qui semble fonctionner de la même manière voire un peu mieux c’est la berbérine : une étude récente synthétisant les résultats de 14 études d’intervention, dans lesquelles différents groupes de recherche avaient comparé l’efficacité de la berbérine à un placebo ou directement à la metformine, a conclu qu’elle agit de façon au moins égale sur la régulation du taux de sucre dans le sang. Quant à la réduction des lipides sanguins (cholestérol, triglycérides), la berbérine est plus performante.

Affirmations confirmées par d’autres chercheurs, notamment dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques. En décembre 2012, le Natural Medicine Journal publiait une autre étude chinoise portant sur une centaine de femmes atteintes de ce syndrome : les résultats ont indiqué un réel bénéfice de la berbérine sur les taux de cholestérol, de triglycérides, d’androgènes et de testostérone, améliorant la santé et la fertilité des femmes malades.

Dans le traitement du diabète, la berbérine est de loin la plante la mieux recherchée et documentée. C’est la première chose à prendre en complément alimentaire. 

Posologie : 500 mg 2 à 3 fois par jour avant les repas.  A noter que la berbérine est contre-indiquée en cas de grossesse ou chez les enfants.

2. Le magnésium 

La deuxième chose à prendre en complément alimentaire en cas de diabète : c’est le magnésium.

Plusieurs études ont montré que le magnésium améliorait le fonctionnement du pancréas. Bien entendu les effets sont proportionnels à l’intensité du déficit en magnésium : plus on en manque plus le magnésium est efficace. La dose recommandée est de 400 à 600 mg par jour sous une forme bien absorbée comme le glycinate de magnésium, le taurate de magnésium, le malate de magnésium ou le citrate de magnésium. Je vous invite à revoir la vidéo sur les compléments alimentaires indispensables pour bien choisir votre magnésium.

Si cela n’est pas suffisant, l’ajout d’un peu de vitamine C est recommandée, à la dose de 200 mg minimum si votre alimentation comporte déjà des fruits et légumes à chaque repas. Sinon, comptez plutôt sur 500 mg.

Enfin, il existe d’autres compléments alimentaires, moins efficaces mais parfois utiles : le gymnema sylvestris et le resvératrol.

3. Le gymnema sylvestris

Le gymnema sylvestris est utilisé depuis des millénaires par la médecine ayurvédique. Son intérêt est de calmer l’appétit pour le sucre et de faciliter la perte de poids. C’est donc un complément intéressant en cas de « bec sucré ». En outre, elle a un petit effet positif sur la glycémie et l’insuline si la supplémentation est quotidienne pendant au moins un an et demi à la dose de 400 mg. Actuellement, tous les laboratoires qui vendent du gymnema vendent des produits avec excipients et additifs.

4. Le resvératrol

Le resvératrol est un polyphénol retrouvé dans le vin rouge en faible quantité. Aux fortes doses utilisées dans les compléments alimentaires, il est efficace dans le contrôle de la glycémie et de l’insuline. En revanche, ces effets antioxydants sont problématiques car ils bloquent l’adaptation de l’organisme à certains stress positifs sur la santé. Sur ce sujet je vous recommande de voir ou revoir la vidéo de formation sur la vitamine C et les antioxydants.

5. Le chrome

Enfin, quelques informations à savoir sur le chrome en complément alimentaire. 

Ce dernier est vendu sur internet comme efficace pour calmer les envies de sucre, aider à soigner le diabète de type 2, voire pour mincir. 

Pourtant les méta-analyses les plus récentes, et les plus rigoureuses, ont conclu que la supplémentation en chrome n’avait aucun bénéfice pour le contrôle du sucre sanguin, que l’on soit touché par un diabète ou non et encore moins pour maigrir. 

Comment l’expliquer ?

Tout simplement car les quelques études qui ont montré un effet bénéfique du chrome étaient toutes financées par des fabricants ou vendeurs de chrome de supplémentation. Les études étaient donc mal conduites dans le but d’en orienter les résultats…

Source : Académie de Nutrithérapie

bottom of page