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SCANDALE DE L'AMIANTE 
Une bombe à retardement
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L’amiante est 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu, les fibres d'amiante sont invisibles dans les poussières de l'atmosphère. Inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves : plaques pleurales, cancers des poumons et de la plèvre (mésothéliome), fibroses (ou asbestose) …
 
Certaines maladies peuvent survenir après de faibles expositions mais la répétition de l’exposition augmente la probabilité de tomber malade. Les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante surviennent souvent plusieurs années après le début de l’exposition. L'usage de l'amiante n’a été interdit qu’à partir du 1er janvier 1997 et pourtant, dès 1899, l'amiante est soupçonné d'être dangereux !

En 1899, le Dr Henry Murray observe pour la première fois un décès lié à l'amiante à Londres (Royaume-Uni). Le médecin diagnostique une fibrose pulmonaire d'origine mystérieuse chez un ouvrier. Il avait travaillé pendant 14 ans à l'atelier de cardage d'une filature d'amiante. 

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En 1906, Denis Auribault, inspecteur du travail à Caen, dresse un rapport sur la surmortalité des ouvriers d'une usine de textile utilisant l'amiante dans le Calvados. Le texte est publié dans le Bulletin de l'inspection du travail mais reste lettre morte. 

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En 1918, les compagnies d'assurance américaines refusent d'assurer les travailleurs de l'amiante. Quelques années plus tard en 1924, une femme baptisée Nellie Kershaw travaillant en tant que bobineuse en 1917 à la filature d'une fabrique d'amiante meurt par étouffement à 33 ans à cause d'une "fibrose pulmonaire causée par l'inhalation de particules minérales".

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En 1927, découverte du lien entre amiante et fibrose

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On fait le lien entre amiante et fibrose de l'amiante, baptisée  asbestose, en 1927. C'est une maladie typique d'une exposition prolongée à l'amiante. Généralement, il y a une dizaine d'années entre l'inhalation des fibres et la survenue de la maladie. Les symptômes sont l'essoufflement à l'effort, la toux chronique et la sensation d'oppression. Dans de rares cas, la maladie peut évoluer vers une  insuffisance respiratoire. L'asbestose s'accompagne d'un risque accru de cancer broncho-pulmonaire.

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En 1931, la Grande-Bretagne édicte une première réglementation limitant l'empoussièrement dans les usines. À cette même époque, deux Britanniques, Klemperer et Rabin, découvrent le  mésothéliome ou cancer de la plèvre lié à l'amiante.

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En 1945, l'asbestose est reconnue comme maladie professionnelle

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Dès 1950, l'amiante est mis en cause dans certains cancers.

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Entre 1950 et 1955, l'épidémiologiste Britannique Richard Doll prouve le lien entre amiante et cancer du poumon. Il publie son étude dans le "British Industrial Medecine". Il faut attendre 1960 pour que l'on observe en Afrique du Sud des cas de mésothéliomes chez des travailleurs de l'amiante par le Dr Wagner. Il révèle que les riverains des mines sont également touchés.

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En 1965 la France déclare le premier cas de mésothéliome pleural dans le pays. 

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Après les années 70, le scandale de l'amiante s'implante en France

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Dès 1975, les travailleurs de moins de 18 ans ne peuvent pas travailler l'amiante. Dans la même année, les chercheurs de la faculté de Jussieu à Paris découvrent que leur établissement est isolé à l'amiante. Ils révèlent aussi la situation dans les usines de transformation.

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Un an plus tard, le cancer broncho-pulmonaire et le mésothéliome sont pris en charge comme maladies professionnelles. Enfin, toutes les variétés d'amiante sont classées cancérogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (Lyon).

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En 1977 : mise en place de valeurs limites d'exposition (VLE). C'est le premier élément de la politique "d'utilisation raisonnée de l'amiante". Les travailleurs exposés sont soumis à un suivi médical. Mais une conférence de Montréal conclut que les valeurs limites d'exposition (VLE) ne protègent pas du risque de cancer. En 1983 est fondé le Comité permanent amiante ou CPA, lobby mis en place par les industriels.

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Des mesures prises en 1996

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En 1996 de nouvelles mesures sont prises contre l'amiante. Les valeurs limites d'exposition (VLE) sont abaissées de nouveau et un décret oblige les propriétaires de bâtiments à réaliser un diagnostic sur la présence de l'amiante.

Par ailleurs, l'association nationale des victimes de l'amiante (ANDEVA) est créée en février. Cinq malades de l'Andeva se portent partie civile et portent plainte contre X le 25 juin.

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Un an plus tard en 1997 on signe l'interdiction de toute fabrication, importation ou commercialisation de l'amiante. La France rejoint ainsi les 7 autres pays européens (Allemagne, Italie, Danemark, Suède, Pays-Bas, Norvège et Suisse) à avoir banni ce matériau. La chambre sociale de la cour d'appel de Dijon condamne la société Eternit pour "faute inexcusable", à la suite d'une plainte d'un de ses employés. C'est la première d'une longue série de condamnations d'entreprises.

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En 2001 est créé FIVA, fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante. La Cour de cassation reconnait la faute inexcusable de l'employeur pour les cas de maladie professionnelle. L'employeur a désormais, en matière de prévention et de maladie, une obligation de résultat dans le cas des risques qu'il fait courir à ses employés. En 2004, un arrêt du conseil d'Etat confirme la faute de l'Etat dans l'affaire de l'amiante.

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En 2012 est actée l'obligation de certification des organismes de formation pour les activités de retrait et d’encapsulage de matériaux contenant de l’amiante. Dans la même année, des prévisions de Santé Publique France1 sont signées.

 

On devrait s'attendre à 18.000 à 25.000 décès par  mésothéliome de 2017 à 2050 et 50.000 à 75.000 décès par  cancers broncho-pulmonaires en lien avec une exposition à l'amiante.  

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